Karin Scherhag
24 fév 2022
Le droit d'hébergement est strictement encadré par la loi. On fait le point sur les droits et les devoirs du locataire en la matière.
Image
Sommaire
En ces temps parfois difficiles, de nombreux locataires se sont déjà demandés s’il leur était possible d’héberger un de leurs proches. Faut-il un accord préalable du propriétaire ? Que dit réellement la loi à ce sujet ? On fait le point.
Qu’est-ce qu’un hébergement ?
Pour répondre au mieux à cette question, il est nécessaire de définir avec précision le mot "hébergement", soit le fait de loger une personne à titre gracieux, sans contrepartie. En cas de transaction d’argent, il ne s’agit plus d’hébergement gratuit mais de sous-location. Dans ce cas précis, le propriétaire sera en droit de résilier son bail si cela s’effectue sans son accord.Le saviez-vous ?
Le paiement d’une partie des charges par la personne hébergée, ou bien un hébergement en échange de travaux ou services réalisés pour le locataire, sont considérés comme étant une contrepartie, et donc de la sous-location déguisée.
Ai-je le droit d’héberger un proche chez moi ?
Oui. La loi du 6 juillet 1989, article 7, autorise le locataire à héberger gratuitement un proche à certaines conditions. En effet, la surface habitable doit être au minimum de 9 m2 pour un habitant, 16m2 pour deux occupants ou encore 25m2 pour trois personnes vivant dans le logement. S’il y a sur-occupation, le propriétaire peut demander aux proches hébergés de quitter les lieux. D’autre part, bien que le locataire ne soit pas obligé de solliciter l’autorisation de son propriétaire avant d’héberger un proche de sa famille à son domicile, il peut néanmoins être préférable de le prévenir par courtoisie. En revanche, si la personne hébergée n’a aucun lien avec le locataire (parents, sœurs/frères, enfants, petits-enfants, conjoints…), le bailleur peut refuser l’hébergement même si concrètement, il sera difficile pour lui d’obtenir d’un Tribunal la résiliation du bail pour cette seule raison. En effet, le propriétaire devrait alors prouver qu’il s’agit d’un hébergement longue durée d’un tiers sans lien avec le locataire ce qui, dans les faits, reste extrêmement complexe.Le saviez-vous ?
Si le locataire perçoit des aides au logement, les revenus de la personne hébergée doivent obligatoirement être déclarés à la Caisse d’Allocations Familiales si l’hébergement a une durée supérieure à six mois. De son côté, la personne hébergée gracieusement ne peut bénéficier d’allocations logement. Sur sa déclaration d’impôt sur le revenu, l’hébergé doit d’ailleurs cocher la case “occupant à titre gratuit”.
Pouvez-vous nous préciser pourquoi ? (facultatif)